Opéra de Jinan, Chine

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Le centre théâtral de Jinan, c’est avant tout trois salles dans lesquelles le public et les artistes se rencontreront, se retrouveront souvent, pour partager le bonheur de la musique, de la parole, de la danse, de tous les arts de la représentation. Ces salles sont fonctionnelles bien sûr. C’est la première exigence. Au-delà elles sont, chacune dans son genre, originales. Parce cette originalité n’est pas une gesticulation ou une provocation superficielle, inutile, mais  vient prolonger une longue tradition, les salles seront un vrai lieu et une représentation à Jinan, fût-ce d’un ouvrage très connu, ne ressemblera jamais à une autre ailleurs. Chaque salle, à sa manière permettra à la fois de reprendre les œuvres du passé et d’en créer d’autres, nouvelles, modernes.

Nous avons disposé ces salles comme des objets précieux dans un écrin, celui que forment les circulations, les halls, les foyers, traités comme un ensemble aux formes changeantes, inattendues parfois mais toujours calmes, avec d’un bout à l’autre, les mêmes matériaux.

Un théâtre, c’est aussi, comme tous les lieux de la culture, un élément symbolique de la ville. Que celui-ci se situe au point le plus important, le plus central de la cité nouvelle, comme je l’ai tant souhaité, exprime bien l’importance de la culture comme moyen de rassemblement, de communication, de bonheur. Il est au croisement de deux axes, entouré d’un jardin. Il n’est pas isolé. Il est au contraire accompagné par d’autres éléments urbains, un hôtel, des bureaux des commerces, bordant avec lui une esplanade centrale. Le centre théâtral, le musée plus loin, les autres lieux culturels qui viendront ensuite ne sont pas rassemblés  dans un quartier spécialisé, ils se répandent dans la ville, vivent avec elle.

C’est pour moi une grande satisfaction d’avoir travaillé avec tous les responsables de la ville, de les avoir écoutés mais aussi beaucoup conseillés, pour qu’à la fin, grâce au travail de tous ceux qui ont collaboré à l’ouvrage, architectes, ingénieurs, experts, ouvriers, nous soyons parvenus à faire cet ouvrage dont je ne doute pas qu’il deviendra un des symboles de la grande ville de Jinan.

Paul Andreu, 2013

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