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décors

Oh les beaux jours

de Samuel Beckett | Théâtre du Vieux Colombier | Mise en scène : Frederick Wiseman

Scénographie et costumes : Paul Andreu | Lumières : Patrick Méeüs

« Beckett définit le décor et les objets comme il décrit les mouvements : avec une précision qui, d’abord, décourage l’invention. Comment être fidèle à la volonté qu’il exprime sans la trahir par une obéissance trop prudente ?
En relisant le texte, il m’a semblé qu’une indication se trouvait dans cette phrase un peu énigmatique de Winnie : «  La gravité Willie, j’ai l’impression qu’elle n’est plus ce qu’elle était, pas toi  ? Oui j’ai l’impression que si je n’étais pas tenue - de cette façon - je m’en irai tout simplement flotter dans l’azur…  ».
Winnie ne serait-elle pas moins enterrée que prise par la terre qui en s’élevant pour la prendre au cou lui permettrait de s’élever ?
La première idée a été d’exprimer cette question de la manière la plus simple, en laissant ouverte la réponse : de l’acte un à l’acte deux la butte s’élève en conservant la même forme élémentaire ; en se refermant sur Winnie, elle l’entraîne vers le haut. Le cadrage change pour que la tête de Winnie reste chaque fois au centre et pour que la sensation du spectateur soit qu’il s’est rapproché de la butte et de Winnie tandis que celle-ci s’élevait.
Cette idée s’est affinée au cours des discussions avec Fred Wiseman. Le décor ne devait rien enlever de l’ambivalence de la situation dans laquelle Beckett place ses deux personnages, nous en étions d’accord. Elle n’est pas absurde, elle résiste au sens, par là à toute explication. Si l’on ne peut résister à chercher une métaphore, il faut que chaque fois que l’une d’elle se présente à l’esprit, une autre aussitôt la détruise. La butte est-elle une torture, un jeu ? Elle est faite de terre, mais matériellement c’est une toile tendue : n’est-ce pas alors aussi un vêtement ? Un de ceux qui emprisonnent ? Un de ceux qui protègent ? Le décor, comme une épure située dans une lumière qui éclaire, en ne s’opposant pas à l’afflux des images, en en retenant aucune laisse toute leur importance au texte, à la voix et aux gestes. »

 

Paul Andreu, septembre 2005

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Répliques

Soirée Paul / Rigal / Millepied / Lock, par le Ballet de l'Opéra de Paris,
au Palais Garnier

Chorégraphie de Nicolas Paul | Musiques de Gyorgy Ligeti.

Scénographie de Paul Andreu | Costumes d’Adeline André.

Lumières de Madjid Hakimi

« Benjamin Millepied, Nicolas Paul et Wayne McGregor interrogent la danse et le regard de son public. Si les trois chorégraphes partagent un même appétit de mouvement et d'énergie, les univers qu'ils élaborent demeurent bien singuliers.
Benjamin Millepied, chorégraphe et soliste au New York City Ballet, décrypte avec Amoveo les métamorphoses d'une histoire d'amour et ses bouleversements, sur le couple et son entourage. La danse épouse les sonorités répétitives de Philip Glass dans un décor mouvant.
À partir des travaux de Charles Darwin, le chorégraphe britannique Wayne McGregor s'interroge sur l'évolution des corps. Il en explore les possibilités en poussant les interprètes de Genus à la limite du déséquilibre, dans un vocabulaire rapide et désarticulé qui dessine des images insolites.
Dans un travail sur l'ombre et la lumière, accompagné par une scénographie de l'architecte Paul Andreu, Nicolas Paul, danseur du Ballet de l'Opéra, s'empare de la musique de György Ligeti et signe sa première chorégraphie pour la compagnie. »

in  www.parisart.com

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